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"Il y a 54 ans, un million de Français d’Algérie subissaient un exode dramatique et plus de 100 000 Harkis et Pieds-Noirs étaient assassinés par le FLN dans l’indifférence générale, pour la plupart après le “cessez-le-feu” du 19 mars 1962. Pour la première fois depuis la fin de la guerre d’Algérie, un Président de la République, François Hollande, a décidé d’assister aux commémorations du 19 mars alors même que tous ses prédécesseurs, à commencer par le président François Mitterrand, s’étaient toujours refusés dans un esprit de concorde à reconnaître par leur présence cette date des plus contestables.
En décidant d’accomplir cette démarche, le chef de l’État a choisi délibérément de tourner le dos à une partie de ses compatriotes et d’afficher son mépris pour les drames de dizaines de milliers de victimes : appelés du contingent, militaires engagés, Pieds-Noirs victimes d’enlèvements et d’assassinats, notamment lors de la terrible journée du 5 juillet 1962 à Oran, et bien sûr harkis massacrés dans d’indescriptibles conditions. En prenant le parti d’honorer à cette date le souvenir des civils et militaires français disparus lors de la guerre d Algérie, François Hollande a choisi aussi de sacrifier la vérité historique car chacun sait que le “cessez-le-feu” du 19 mars1962 n’a jamais été respecté et que, loin d’avoir marqué la fin de la guerre, il symbolise bien au contraire le début du Déchaînement des violences contre les Français d’Algérie. Comment ne pas rappeler en effet que 80% des victimes civiles françaises de la guerre d’Algérie ont été assassinées après les accords d’Évian par le FLN ?
Le chef de l’État, en affichant son soutien à la seule date du 19 mars rejetée par la quasi totalité des associations d’anciens combattants, et par l’ensemble des associations de Français d’Algérie, harkis et pieds-noirs confondues, a fait en outre le choix de la provocation.
Alors que son rôle aurait dû être d’apaiser les mémoires et d’unir la nation dans le souvenir, le chef de l’État a pris le risque, pour des raisons purement idéologiques et électorales, de diviser la communauté nationale et d’aviver les blessures de milliers de familles de victimes assassinées par le FLN après le 19 mars 1962.Reconnaître aujourd’hui, au plus haut sommet de l’Etat, le 19 mars comme date officielle de la fin de la guerre d’Algérie, c’est marquer du sceau du mépris la douleur toujours vivace de milliers de familles de victimes et c’est aussi consacrer une injustice irréparable à l’égard de plus de dizaines de milliers de harkis qui périrent dans des conditions innommables et d’un million de Français d’Algérie qui quittèrent leur patrie pour fuir une mort annoncée.
Enfin, en commémorant le 19 mars 1962,François Hollande jette non seulement le voile noir de l’oubli sur les souffrances d’une partie de ses compatriotes mais poursuit sa démarche de repentance vis-à-vis de l’Algérie qui célèbre le 19 mars comme une victoire et exige que ne soit reconnue qu’une
seule catégorie de victimes L’histoire de la guerre d’Algérie ne saurait s’écrire en noir et blanc : toutes les souffrances doivent être respectées et tous les drames reconnus.
C’est la raison pour laquelle nous invitons le Président de la République à prendre toute la mesure du trouble et de la colère que la célébration d’une date aussi inique pour la mémoire nationale et insultante pour celle de milliers de victimes provoque, et lui demandons solennellement de prendre les initiatives nécessaires pour revenir sur l’officialisation de la date du 19 mars 1962.
Il y va de l’unité de la nation et de l’équité des mémoires." : Salah Bellouti
Voilà pourquoi je ne participerai plus à cette commémoration.
Bien à vous,
Pascal Kouppé de K/Martin